Pékin a dit mercredi vouloir créer une "zone d'identification de la défense aérienne" en mer de Chine, au lendemain d'une décision arbitrale de la Cour permanente d'arbitrage (CPA) qui a rejeté ses revendications sur cette région stratégique.
Pékin voit rouge après la décision de la Cour permanente
d'arbitrage (CPA) au sujet de la mer de Chine. La Chine a mis en garde contre
les risques de "conflit"
sur la zone méridionale de cette mer et affirmé son droit d'y créer une
zone de défense aérienne mercredi 13 juillet. Le jugement international de la
CPA qui a considéré sans fondement ses revendications sur l'essentiel de
cette région stratégique.
Cette cour
basée à La Haye a donné gain de cause aux Philippines mardi, jugeant
qu'il n'y avait "aucun fondement juridique pour que la Chine revendique
des droits historiques sur des ressources dans les zones maritimes" de la
majeure partie de la mer de Chine du Sud.
La sentence d'arbitrage est "un papier bon à
jeter", a réagi le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Liu
Zhenmin, affirmant le "droit" de Pékin d'instaurer "zone
d'identification de la défense aérienne" (Adiz) dans la région. Que Pékin
mette en place cette zone, qui verrait les avions civils contraints de
s'identifier auprès de contrôleurs militaires, "dépend du niveau de menace
que nous subissons".
Une
prétention fondée sur des cartes chinoises de 1940
Par le passé, la Chine a déjà proclamé une Adiz en 2013
sur une grande partie de la mer de Chine orientale, entre la Corée du Sud et
Taïwan, suscitant l'ire de la communauté internationale.
Pékin a également publié un document réaffirmant la
légitimité de ses "droits historiques" sur cette mer, droits que la
CPA a jugé sans "aucun fondement juridique".
Revendiquant la quasi totalité de cette mer, la Chine
argue qu'elle est la première à avoir découvert, donné un nom et exploité cet
espace. Elle se fonde sur une délimitation en "neuf pointillés"
apparue sur des cartes chinoises des années 1940.
Îles
artificielles géantes
Les prétentions chinoises sont à ce point contradictoires
avec celles de Taïwan, du Vietnam, des Philippines, de Malaisie et Brunei que
l'ancien gouvernement philippin de Benigno Aquino a fini par saisir la CPA en
2013, un an après que la Chine eut pris le contrôle de Scarborough, récif
poissonneux situé dans la zone économique exclusive des Philippines (ZEE), à
650 km de l'île chinoise de Hainan (sud).
Ces dernières années, la Chine a construit des îles
artificielles géantes capables d'abriter des infrastructures militaires et des
pistes d'atterrissage sur les Spratley, l'un des principaux archipels. Des
constructions déclarées illégales par la CPA, de même que le fait d'empêcher
les Philippins de pêcher sur Scarbourough. Pékin affirme, quant à elle, que des
bateaux de pêche chinois ont été attaqués par les Philippines aux alentours des
îles Spratleys.
À la suite de la décision de la CPA, les Philippines ont
réagi avec prudence mardi soir en appelant à la "retenue". Le
président philippin Rodrigo Duterte a maintes fois répété qu'il voulait
améliorer les relations bilatérales. Il cherche notamment à obtenir des
investissements chinois pour des grands projets d'infrastructures.
Avec AFPet Reuters
Dernière modification : 13/07/2016
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