Donald Trump a reçu à la Maison Blanche les ambassadeurs des pays membres de l'ONU, le 24 avril 2017. A sa droite, Nikki Haley, l'ambassadrice américaine aux Nations unies. l'ambassadrice américaine aux Nations unies. |
Donald Trump fait la leçon à l'ONU. Le président
américain a reçu ce lundi 24 avril à la Maison Blanche les membres du Conseil
de sécurité des Nations unies. L'occasion pour le président des Etats-Unis de
dire aux représentants des 14 pays qui siègent actuellement au Conseil, avec
Washington, son profond scepticisme sur le fonctionnement de l’organisation et
de rappeler sa priorité : une réforme financière. Aussi, à la veille du
85e anniversaire de la création de l’armée populaire de Corée du Nord, il a
estimé que le Conseil de sécurité doit être prêt à imposer « de nouvelles sanctions plus fortes ».
Le président Trump ne s’embarrasse pas de précautions oratoires lorsqu’il
s’adresse aux ambassadeurs du Conseil de sécurité. Il estime que
l’instance n’a pas fait son travail sur la Syrie, ni sur la Corée du Nord, et
qu’une réforme financière est urgente,
pour une organisation dont les dépenses sont « hors de contrôle ».
« Les
Nations unies n'aiment pas traiter certains problèmes. Quel que soit le
sentiment des ambassadeurs ici présents, le Conseil a échoué dans sa réponse à
l'utilisation d'armes chimiques par la Syrie, a déclaré le
président américain. Et cela m'a
beaucoup déçu. Le statu quo sur la Corée du Nord est aussi inacceptable. Et le
Conseil doit imposer de nouvelles sanctions sur le programme nord-coréen de
missiles nucléaires et balistiques. C'est une réelle menace sur le monde, que
l'on veuille en parler ou pas. Un problème que nous devons régler une fois pour
toutes. Les gens se sont mis des œillères depuis des décennies, le moment est
venu de résoudre le problème. »
La part de Washington s’élève à 22 % dans le
fonctionnement de l’ONU, et presque 30 % dans le maintien de la paix, un
aspect sur lequel Donald Trump accepterait de négocier, dit-il, s’il obtient
satisfaction sur les sujets qui lui tiennent à cœur.
« J’attends
avec impatience notre débat sur la manière de travailler, ensemble, au maintien
de la paix, et chacun doit faire sa part. J’ai toujours pensé que l’ONU n’était
pas à la hauteur, mais elle a un réel potentiel », a dit le
président.
Donald Trump estime que le travail des Nations unies n’est
pas à la hauteur, mais contrairement à ce qu’il insinuait pendant la campagne,
le président est prêt à travailler avec l’organisation internationale,
notamment sur la Corée du Nord, si les Etats-Unis
fixent les termes de l’action envisagée.
La Corée du Nord « une réelle menace pour le monde »
Le président Trump appelle à « de nouvelles sanctions plus fortes » à l'encontre de la Corée du Nord, et
évoquait ce lundi, en présence des ambassadeurs, « un statu quo inacceptable ».
« C'est une réelle menace
pour le monde », a-t-il ajouté. Donald Trump prend donc les
devants, vis-à-vis de la Corée du Nord. En effet, le 85e anniversaire de la
création de l’armée populaire de Corée, ce mardi 25 avril 2017, est une
occasion pour Pyongyang de faire, encore une fois, une démonstration de force
au reste du monde.
« Il
est possible que pour l’anniversaire de leur armée, ils [les Nord-Coréens]
fassent quelque chose. Et il est
possible aussi que la Chine, d’un côté, mette une pression politique; que les
Etats-Unis, d’un autre côté, sont capables d’aller jusqu’à une frappe
extrêmement ciblée sur les installations d’essai, par exemple »,
imagine Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l'IRIS, spécialiste des
questions de sécurité en Asie. Il relativise toutefois : « Il est traditionnel, en Corée du Nord, pour
fêter les anniversaires, de faire exploser une bombe atomique ou de lancer un
missile. C’est une manière de faire qu’on pratique moins ailleurs. Si on avait
dit que le 15 avril, où on avait déjà un autre anniversaire, ce serait
l’occasion de faire le sixième essai nucléaire, il n’a pas eu lieu. Pour
quelles raisons ? On ne le sait pas, et on ne le saura sans doute pas. Ils
ont tenté un lancement de missile qui n’a pas été très loin. Pour quelles
raisons ? Ca, non plus, on ne le sait pas ».
Si le Conseil de sécurité est
reçu à la Maison Blanche en groupe, le message n’a pas été reçu de la même
manière par les représentants de la Chine ou de la Russie, qui doivent ensuite
rapporter à leur gouvernement
Publié le 24-04-2017
Avec notre correspondante à Washington,
Anne-Marie Capomaccio
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