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mardi 15 août 2017

Le monde va mal et le populisme l’empire


Bilan de dix ans de crise.

Allons-y directement: les populistes ont raison. On a passé ce 9 août le dixième anniversaire du déclenchement de «la crise des subprimes». Le FMI et de nombreux économistes nous affirment qu’on en sort enfin. La croissance est lente, certes, mais elle paraît désormais bien établie. Elle repart même en France et en Italie, c’est dire! La crise est finie. La grande majorité des «gens», pourtant, a l’impression d’y patauger encore.

La crise finie? Et l’instabilité généralisée? Et l’uberisation menaçante? Et la finance qui continue de danser sur le volcan? Et l’écartement du corps social entre les surdiplômés et les déclassés? Pas jolie à voir la «sortie de crise». Au bout du dix ans de tunnel, le monde qui s’annonce n’est empli que d’inquiétudes. Les populistes ont raison, il faut changer la société.

Souplesse, vitesse, imagination

 

 

Le gros hic, est que si les populistes ont raison sur le constat, ils n’ont à proposer qu’un retour aux solutions d’avant-hier. En gros, à plus d’État. «Reprendre la main», résument les Brexiter, Orban, Trump, Duterte, Le Pen, Mélenchon. Ne plus laisser faire les autres, la mondialisation. Le hic donc c’est que le bel État est devenu trop petit. On a lu cette semaine que le Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) pesait un chiffre d’affaire de 3.000 milliards de dollars, c’est-à dire, à eux cinq, plus que la France (PIB 2.200 milliards). Et en même temps (comme dirait quelqu’un) trop gros, puisque l’action publique forcément bureaucratisée est godiche devant la subtilité des situations et des demandes. L’individualisme impose la souplesse, la vitesse et l’imagination au pouvoir.
Alors, nous disent les plus malins: voici venir la démocratie participative, le localisme, le zadisme. Laissez venir les initiatives citoyennes! Écoutez le peuple. Le malheur est que l’articulation entre un État central puissant et le local innovant n’est faite nulle part. Même pas encore dans les livres. Comment concilier le communisme et l’autogestion? Vieille question morte avant d’avoir accouché d’une seule réponse. Ultime réponse des populistes: l’improvisation. En somme, on verra bien.
On a vu. L’étatisme a écrasé l’autogestion en deux minutes, puis a enclenché partout une spirale de «reprise en main» toujours plus serrée, forcément toujours plus serrée. Jusqu’à l’échec: l’URSS en a donné la preuve historique et le Venezuela en fait la démonstration in vivo. Les solutions «de la reprise en main par le peuple», belles pour gonfler les désirs d’utopie, conduisent à l’épuration idéologique, au blocage économique, à l’inévitable corruption puis à la violence. Ne dites pas qu’il faut réessayer encore, la fin est connue.

Plus de pouvoir à l'international

 Les populistes n’ont rien à proposer. Mais le malheur est qu’ils nous détournent de la bonne direction. La crise dure? Le monde va mal? La solution n’est pas dans le repli mais, tout au contraire, dans l’internationalisme. La mondialisation est cruelle? L’abandonner est impossible, néfaste, il faut la réguler par plus de coopération et non par un repli nationaliste.
Bref, allons-y directement: il faut plus de mondialisation, plus de pouvoir international, à commencer par plus d’Europe et pas moins. Et au niveau national, plus de social-démocratie, plus de souplesse réformiste, plus de subtilité empirique. La bonne radicalité, ce n’est pas celle de revenir aux utopies dangereuses mais celle de réformer hardiment l’État providence.
Soyons plus précis. D’abord, pour singulièrement corriger le tableau général. La mondialisation a réalisé le rêve des communistes d’hier: développer le tiers-monde. Des milliards d’êtres humain, hommes et femmes, ont accès à un emploi, un revenu et le début d’une existence digne de ce nom. Si certains pays trainent, la cause est à rechercher chez leurs dirigeants corrompus et non plus dans «le système capitaliste».

Ce qu'il nous reste à régler

 Le dit-système capitaliste a dix maux, aucun ne sera jamais corrigé au niveau national.
  1. La productivité a diminué de moitié depuis vingt ans. C’est un mystère quand l’internet nous fait croire à son génie. L’innovation ne retrouve pas dans les statistiques. Pourquoi? Les statistiques sont-elles mauvaises ou l’innovation mal diffusée? Quoiqu’il en soit, ce défaut de productivité a affaibli la croissance. Le FMI annonce que «la production mondiale devrait enregistrer une croissance de 3,5 % en 2017 puis de 3,6 % en 2018». C’est bien mais c’est «très en dessous des niveaux d’avant crise».
  2. Les inégalités se creusent. Elles diminuent entre les pays (les émergents nous rattrapent) mais augmentent au sein des pays. Cette mauvaise répartition des richesses est la cause première du populisme. La croissance doit devenir «plus inclusive», dit le FMI. Mais la question est comment si ce n’est par des réformes des systèmes d’éducation et par une coopération mondiale pour harmoniser la fiscalité et empêcher le Gafam de profiter du dumping fiscal des États entre-eux.
  3. La finance reste un facteur d’instabilité. Beaucoup a été fait sur les banques classiques mais les régulateurs n’ont rien fait contre la finance de l’ombre, les fonds. Comment raccrocher la finance de l’économie réelle? Il n’y a pas d’autre voie, là aussi, que par une coopération internationale déterminée.
  4. Les déséquilibres de demande. Les théories de Keynes sont épuisées au niveau national mais elles s’appliquent au niveau de la planète toute entière: la demande agrégée est trop faible. La cause en est sans doute une mauvaise répartition du couple salaire-profit au niveau global. Mais réformer le pouvoir des actionnaires au niveau national est suicidaire, il faut le faire au niveau international.
  5. Manque de demande mais aussi d’investissement. Il faudrait mettre des milliers de milliards dans les nouvelles énergies, en Afrique, dans l’éducation. Mais le capitalisme est court-termiste. C’est le paradoxe: l’épargne n’a jamais été aussi abondante mais elle ne se place pas dans des projets d’investissements. La solution Junker, un plan européen, est le début de la bonne échelle.
  6. Les enjeux du climat, de l’environnement, de l’utilisation des ressources mais aussi du terrorisme n’ont de réponse qu’au niveau international. C’est une évidence comprise par tous sauf par les populistes nationalistes comme Trump.
  7. La démographie, vieillissante au nord, explosive en Afrique. L’issue, développer les économies du sud et y modérer la natalité, impose une mobilisation qui dépasse n’importe quel État.
  8. La géopolitique menace de révisions des frontières et d’affrontement des zones d’influence. Les confrontations en Europe de l’est, au Moyen-Orient ou en Asie, ne peuvent être laissées au risque des seuls dirigeants concernés. Elles demandent une réinvention des mécanismes de la paix.
  9. Le commerce mondial entre dans une nouvelle phase. La mondialisation est faite, il faut la consolider en l’équilibrant mieux. Elle s’ouvre aussi à des nouveaux sujets, comme les datas, où il faut, pour le coup, que les peuples reprennent la main.
  10. Les politiques macro-économiques doivent elles aussi de redéfinir dans la concertation. Si la crise est finie comment sortir des politiques d’endettement qui ont permis d’en modérer les dégâts? Personne n’en sait trop rien. Le nécessaire repli des politiques monétaires expansionnistes peut avoir des effets dévastateurs mal évalués sur les autres pays du globe. Le désendettement peut avoir des effets récessifs qu’il faut compenser mais comment?
Dix ans, dix maux, mais une évidence: les populismes d’extrême gauche ou d’extrême droite aggraveront la situation.
Eric Le Boucher — 

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