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mercredi 6 septembre 2017

Le Kremlin va évidemment tenter de s’immiscer dans l’élection allemande, mais cela ne marchera pas.

Angela Merkel et Vladimir Poutine au G20 à Hambourg, le 7 juillet 2017 | Odd ANDERSEN / AFP

Dans moins de quelques semaines, les Allemands seront face aux urnes lors d’élections législatives. De prime abord, cette période électorale aura été tout à fait normale: les partis ont constitué leurs programmes et leurs équipes, les candidats ont commencé à faire campagne et les débats politiques ont principalement tourné autour des questions classiques, à savoir les impôts, les aides sociales et les investissements publics. Pourtant, derrière cette apparente normalité, on se demande quand et comment la Russie s’immiscera dans l’élection.

Après son ingérence apparente dans les élections aux États-Unis et en France, il ne fait pas doute que le Kremlin tentera également d’influencer le vote en Allemagne. Le ministre de l’intérieur allemand a ainsi récemment publié un avertissement public sur de potentielles cyberattaques russes et campagnes de désinformation dans la perspective des élections. Bien que ce que prépare le Kremlin ne soit pas certain, il y a de fortes chances pour qu’il tente quelque chose, mais aussi que la démocratie allemande soit capable de faire face une telle attaque.
Il est évident que la Russie devrait cibler les élections allemandes. Le pays a joué un rôle clef dans l’élaboration de la réponse européenne (et occidentale en général, en coordination avec les États-Unis) surprenante de cohésion face à l’agression et au révisionnisme russes. Lorsque Moscou a annexé la Crimée et envahi le Donbass, Berlin s’est rangé du côté de l’Ukraine, pesant de tout son poids dans les sanctions contre la Russie, et a tenté d’unir l’Europe pour soutenir ce mélange de punition contre l’agresseur et de soutien à la victime. Lorsque la Russie a intensifié ses tentatives d’intimidation contre les pays membres de l’UE et de l’OTAN situés le plus à l’Est, l’Allemagne a répondu en rejoignant une mission de police de l’air au-dessus des États baltes, y envoyant des soldats et des équipements de la Bundeswehr et dirigeant le Battle group de l’OTAN positionné en Lituanie. La fermeté de cette réaction allemande et la façon dont cela a unifié l’Europe dans son opposition aux actions russes, est depuis longtemps une épine dans le pied du Kremlin.

La seule adversaire à la mesure de Poutine

Le ressentiment russe est particulièrement fort à l’encontre de la chancelière allemande Angela Merkel. Politiquement, c’est elle qui a pris la direction de l’action européenne face au défi russe, bloqué les voix pro-russes dans les réseaux économiques et politiques allemands et fait pression en faveur des accords de Minsk destinés à mettre fin à la guerre en Ukraine. Ces accords, bien qu’ayant échoué à aboutir à la paix, sont la base des sanctions européennes et américaines contre la Russie. Sur un plan plus personnel, Vladimir Poutine doit considérer que, parmi tous les dirigeants internationaux qu’il a rencontrés, et bien souvent dominés ou fait attendre, la chancelière allemande est la seule adversaire à sa mesure. Elle a non seulement résisté à ses tentatives de charme et d’intimidation, mais est également sur le point de gagner l’élection qui lui donnerait son quatrième mandat. Pour ces raisons-là, le dirigeant russe ne peut que souhaiter la chute de Merkel. Idéalement, Poutine voudrait la voir détrônée par son opposant social-démocrate, l’ancien président du parlement européen Martin Schulz. Cependant, l’homme fort du Kremlin ne peut pas réalistement espérer une défaite de Merkel, tant son avance dans les sondages est forte (d’environ 18% actuellement). Cela ne signifie pourtant pas que Moscou ne va pas essayer d’affaiblir la chancelière au maximum, de façon à réduire sa légitimité et à compliquer la constitution de la coalition dont elle aura besoin pour former son prochain gouvernement.
La Russie dispose de motivations importantes, qui correspondent à des opportunités certaines en Allemagne. Les observateurs ont noté divers points de vulnérabilité: l’attirance de la Russie pour les grandes entreprises allemandes, en particulier dans les secteurs de l’automobile, de l’énergie et de l’ingénierie.
À gauche, de grands partis politiques tels que les sociaux-démocrates et le parti Die Linkeont traditionnellement eu un positionnement pro-russe hérité de l’ancienne Ostpolitik des années 1970 et enraciné dans le legs post-communiste. Plus récemment, à l’extrême-droite, le parti Alternative pour l’Allemagne a explicitement confirmé ses affinités avec la Russie. Une communauté d’environ trois millions de russophones réside en Allemagne, parmi lesquels beaucoup s’informent par des médias contrôlés par le Kremlin.

L'Allemagne vulnérable

Les idiots utiles du Kremlin forment un réseau important qui défend les positions russes dans la société civile, au moyen de think-tanks, de lobbies, dans les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux. La sécurité informatique de l’Allemagne reste déficiente, comme l’ont montré une série d’attaques et de vols de données contre des serveurs du parlement et du gouvernement.

La propagande de Moscou est déjà parvenue à susciter la controverse sur des thèmes tels que les réfugiés, le mariage de personnes de même sexe, le terrorisme et la défense nationale. En plus de tout cela, la subsistance d’un anti-américanisme considérable dans certains segments de la société allemande laisse l’Allemagne vulnérable à l’influence de la Russie, un pays qui se positionne à la pointe de la lutte contre la superpuissance américaine.
La Russie se sent certainement renforcée par ses récentes actions d’influence dans des élections occidentales. Là où elles ont réussi, comme aux États-Unis, elles ont désorganisé des systèmes politiques entiers. Là où elles ont échoué, comme en France, la Russie n’a pas eu à en payer le prix. Cette expérience n’a pu que faire pencher l’analyse des coûts et des bénéfices de ce genre d’opération pour le Kremlin en faveur de l’ingérence. Moscou est fière de sa boîte à outils aujourd’hui testée et approuvée. Sa sophistication, son expertise, ses technologies, ses réseaux et sa furtivité ont donné à la Russie un ascendant face aux démocraties qui se sont trouvées attaquées. Cette asymétrie s’applique particulièrement à la Russie, où les institutions gouvernementales, la communauté du renseignement comme les médias ont déjà été mis en difficulté par le défi russe.

Les mauvaises nouvelles

Dans ce contexte, l’opération russe à venir pour influencer les élections allemandes semble presque prévisible. Il est très probable qu’une telle opération soit en préparation depuis quelque temps et apparaîtra à un moment ou à un autre.
Ces deux dernières années, les services de renseignement allemands ont rapporté une série de cyberattaques russes contre des infrastructures gouvernementales. Certaines ont été bloquées avec succès. D’autres, telles qu’une intrusion dans les serveurs du parlement allemand, a eu pour résultat le vol de quantités très importantes de données. Berlin s’attend à ce que des informations soient révélées juste avant les élections de septembre.
L’ingérence russe précédant l’élection suivra sans-doute l’approche multifrontale observée ailleurs. Au cœur de celle-ci se trouvera une campagne pour discréditer la chancelière et son parti, la CDU. De fausses informations à se faire dresser les cheveux sur la tête tenteront de stimuler la peur des réfugiés et du terrorisme, attribuant de tels problèmes à la politique menée sous la direction de Merkel. 
On colportera des histoires tendant à associer la dirigeante américanophile au nouveau président américain, quant à lui profondément impopulaire en Allemagne, on sortira des documents de façon à tenter d’incriminer sinon Merkel elle-même des dirigeants et des candidats de son parti. On verra associés à cela des tentatives plus ciblées: les russophones d’Allemagne recevront une grosse dose de propagande du Kremlin, de façon à écarter cet électorat traditionnellement conservateur de la CDU de Merkel, son parti de choix habituel. Les partis de l’extrême-gauche et de l’extrême-droite, associés là par leur tendance à la lutte contre l’establishment, l’OTAN et les États-Unis, recevront un traitement favorable de la part des médias étatiques et des usines à trolls russes. Voilà pour les mauvaises nouvelles.

Les bonnes nouvelles

La bonne nouvelle, c’est que l’impact global d’un telle tentative concertée russe sur le résultat des élections allemandes sera probablement minime. De nombreux facteurs contribuent à la neutralisation efficace de la méthode d’ingérence préférée de Moscou. 
Tout d’abord, et sans-doute de la façon la plus importante, la part de surprise n’existe plus. Il y a un an, la fameuse «affaire Lisa», une campagne de désinformation et de mobilisation suite au viol supposé d’une jeune fille russo-allemande par des migrants musulmans, s’étant avérée être un mensonge, a signalé aux Allemands qu’ils n’étaient pas immunisés contre une ingérence directe russe. Depuis, ils ont vu le Kremlin s’essayer à influencer des élections ailleurs. Dans le même temps, de nombreuses preuves ont mis en lumière les cyberattaques russes contre les médias, les entreprises, les institutions politiques et gouvernementales allemands. Un large débat s’en est suivi, nourri par les avertissements de responsables gouvernementaux sur la façon dont l’influence russe sur la démocratie allemande pourrait être surmontée. En gros, la société allemande est aujourd’hui très sensibilisée à la question et les institutions sont mieux préparées qu’elles ne l’auraient été il y a un an.
Deuxièmement, cette prise de conscience coïncide avec une évolution de l’opinion publique allemande vis-à-vis de la Russie. Depuis son attaque contre l’Ukraine, la Russie a en fait perdu une grande partie du capital de sympathie qu’elle avait pu avoir chez les Allemands. Environ 75% des Allemands voient aujourd’hui la Russie avec suspicion, ce qui fournit une certaine protection face à l’ingérence de Moscou. Cet effet pourrait être encore accru si d’autres opérations secrètes russes sont rapidement révélées et mises en avant par l’Etat allemand, les médias et la société civile.
Troisièmement, il existe en Allemagne un soutien majoritaire au statu quo politique, une absence totale de ce que les Allemands appellent Wechselstimmung, c’est à dire un sentiment que le changement est nécessaire. Ce sentiment est favorisé par une économie en croissance, par une confiance renouvelée en l’intégration européenne et par une diminution de gros titres sur les réfugiés et le terrorisme. La chancelière Merkel et les conservateurs ont retrouvé leur confortable avance dans les sondages et la majorité des Allemands souhaite qu’elle dirige le prochain gouvernement. Ces préférences politiques sont aujourd’hui si arrêtées que même une ingérence immense de la Russie ou un autre évènement majeur ne saurait fondamentalement modifier le résultat des élections.
Quatrièmement, le système allemand multipartisan complique toute tentative d’ingérence russe. Six partis sont en position d’obtenir des sièges au parlement allemand, ou Bundestag, parmi lesquels deux ou trois formeront une coalition gouvernementale. Cela créée plusieurs dynamiques que le Kremlin ne peut manipuler, par opposition à la compétition bipolaire plus prévisible que l’on trouve aux États-Unis. L’ingérence peut tout au plus rendre la rhétorique de campagne plus virulente, complexifier un peu plus le paysage politique et rendre plus difficile la formation d’une coalition. Mais si l’on se fie à des décennies de politique allemande depuis 1945, le résultat final sera néanmoins un gouvernement qui fonctionne. Et si l’on s’en tient aux sondages, Merkel devrait en tenir les rênes.

Un bouclier contre les Russes

Enfin, les médias allemands constituent un bouclier important contre l’influence russe. Les médias publics du pays, avec leur journalisme équilibré et de qualité, ont la confiance de l’écrasante majorité des citoyens allemands. Ses médias privés, en ligne ou sur papier, n’ont pas succombé à la polarisation et au sensationnalisme qui sévissent ailleurs. Ensemble, ces canaux d’information traditionnels prévalent toujours face aux réseaux sociaux pour ce qui est des sources d’information du public votant, ce qui rendra plus difficile la désinformation russe, la clef de l’influence de Kremlin. Et là où elle aura fonctionné, des années face aux attaques de trolls et d’agents de propagande russes donneront aux journalistes allemands la capacité à réagir rapidement.
Il y a de bonnes raisons de penser que le Kremlin échouera à avoir un impact important sur les élections en Allemagne. Cela doit susciter une confiance en la démocratie allemande mais sans mener à la complaisance. La vigilance sera nécessaire dans les semaines à venir pour repérer et étouffer les tentatives d’ingérence russes. Au-delà du jour de l’élection, le pays doit rester en éveil, car le Kremlin pourrait aussi remettre en question la légitimité du scrutin, comme il était préparé à le faire aux États-Unis. Cela s’inscrirait dans la continuité de tentatives russes régulières, rapportées par les renseignements allemands, pour saper la légitimité et la stabilité des institutions démocratiques du pays. Parallèlement, comme cela a été observé ailleurs, la Russie travaille de façon systématique à l’isolement et et la séparation de l’Allemagne et de ses voisins européens.
Il est fort probable que l’Allemagne garde le dessus cet automne. On ne peut garantir que l’ingérence russe n’aura pas plus de succès sur le long terme, mais on peut du moins s’en réjouir pour le moment.
Joerg Forbrig, traduit par Pierre Marti 
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