Trois membres d'une patrouille forestière ont été
tués ce mardi dans la jungle cambodgienne après avoir contrôlé des
trafiquants de bois illégaux à proximité de la frontière vietnamienne, a
indiqué mercredi la police du Cambodge.
Le
groupe composé d'un militaire, d'un garde forestier et d'un membre de
l'ONG Wildlife Conservation Society, ont été attaqués alors qu'ils
ressortaient de la forêt après avoir confisqué les tronçonneuses aux
boucherons, a expliqué à l'AFP le porte-parole de la police nationale,
Kirth Chantharith.
Ces meurtres se sont produits dans la zone protégée de Keo Seima dans la province de Mondulkiri, dans l'est du pays.
« Nous soupçonnons des membres de la police des frontières cambodgienne d'avoir tiré », a-t-il expliqué ajoutant que ces derniers étaient en fuite et activement recherchés.
D'après Keo Sopheak, chef du département de l'environnement de la province, le groupe avait eu le temps de faire « cinq kilomètres après la découverte des trafiquants avant de tomber dans l'embuscade ».
Violence chronique
La
question de l'exploitation illégale de la forêt est très sensible au
Cambodge, où les organisations de défense des droits de l'homme
dénoncent une violence chronique et souvent impunie contre les
militants.
Le gouvernement de Hun Sen est accusé d'avoir distribué
sans discernement des centaines de milliers d'hectares de forêt, y
compris dans des zones protégées, pour des projets qui vont de la canne à
sucre au caoutchouc en passant par l'hydroélectricité.
Le pays a
vu ses espaces forestiers s'effondrer ces dernières années passant de
73 % du territoire national en 1990 à 46 % en 2013, selon les Nations
unies.
En novembre 2015, un garde forestier et un policier
enquêtant sur des affaires d'exploitation forestière illégale avaient
été tués. Une dizaine de personnes, dont un soldat, a été arrêtée pour
ces meurtres.
Ce pays d'Asie du Sud-Est avait perdu en 2012 son
plus célèbre défenseur de l'environnement: Chhut Vuthy a été abattu par
un agent de la police militaire alors qu'il collectait des preuves
d'exploitation forestière illégale.
(avec AFP)
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