news alert

>NEWS ALERT: Stand Up and Fight for Cambodia’s survival !! រួមឈាមខ្មែរអើយ គប្បីភ្ញាក់ឡើង !!!! គ្មានកម្លាំងបរទេសមកពីក្រៅណាមួយអាចផ្តួលរំលំបនអាយ៉ង ហ៊ុនសែននិងអាយួនបានទេ។ គឺមានតែកម្លាំងប្រជាពលរដ្ឋខ្មែរបះបោរកេណ្ឌគ្នាតាមច្បាប់ធម្មជាតិទេដែលអាចរំដោះស្រុកខ្មែរបាន។ នាំគ្នាទៅបោះឆ្នោតជាមួយអាយួននិងអាយ៉ងហ៊ុនសែនដើម្បីអ្វី ? ខ្មែរអើយក្រោកឡើងតស៊ូដើម្បីជាតិខ្មែររស់ !! Hand in hand we stand !! Shoulder to Shoulder we march !! Heart to Heart we rearch!! Stand Up and Fight for Cambodia’s survival !!

mercredi 4 avril 2018

Abdel Fattah al-Sissi, président d'une Egypte résignée



Abdel Fattah Al-Sissi a été reconduit sans surprise à la tête de l'Egypte pour un second mandat. Celui qui est apparu il y a quatre ans comme le rédempteur du pays gouverne désormais d'une main de fer.
Pour certains, il est le sauveur de la nation. Pour d'autres, il n'est qu'un nouveau despote. Abdel Fattah al-Sissi a remporté plus de 90 % des voix à la présidentielle. Sans surprise. Malgré les incitations exercées sur les 59 millions d'électeurs, le taux de participation se situerait autour de 40 %.

Face à lui, Moussa Mostafa Moussa (3% des voix d'après les premiers résultats), l'un de ses anciens soutiens, candidat inconnu, a été propulsé là pour que le maréchal Sissi n'apparaisse pas seul candidat mais surtout pour donner aux Égyptiens l'impression d'avoir le choix.
Élu en mai 2014 avec 96,1% des voix mais moins de 50% de participation, Abdel Fattah al-Sissi s'est imposé comme le symbole de la reprise en mains de l'État. Nous sommes en 2011. La population égyptienne se révolte face aux méthodes du président Hosni Moubarak en poste depuis 1981.
Sur la place Tahrir, au Caire, un million de personnes se réunissent pour réclamer la démocratie et la fin de l'État policier. Au terme d'un peu moins d'un mois de grèves et de manifestations, Moubarak se retire, transférant les pouvoirs à l'armée. En juin 2012, Mohamed Morsi, islamiste et vitrine politique des Frères musulmans, est proclamé officiellement président.
Les décisions de Mohamed Morsi, favorable à une Constitution plus «islamiste», suscitent un grand nombre de protestations chez ceux qui craignent l'influence importante de la confrérie. Abdel Fattah al-Sissi devient celui qui, par le biais d'un coup d'État, renverse le 3 juillet 2013 le président Morsi, libérant l'Egypte de l'emprise islamiste.
Aujourd'hui, l'enthousiasme est largement retombé. Marwan, 23 ans, vient d'Alexandrie et étudie à Nice. Selon lui, al-Sissi est en train de réinstaurer petit à petit «un climat de terreur». «Il y a des barrages de sécurité partout dans les grandes villes comme Le Caire et Alexandrie, surtout le soir, raconte-t-il au Figaro. À cause des tortures infligées, les gens ont peur de la prison maintenant. Cette peur n'est pas forcément négative. Le taux de criminalité et d'incivilité a diminué. En revanche, la répression est plus importante avec lui et, économiquement, l'Égypte souffre de la forte hausse des prix».

Les droits de l'Homme bafoués

Si depuis son élection, le pays s'est stabilisé, les ONG dénoncent de façon régulière des violations des droits de l'Homme. Avant d'être président, l'homme fort de l'Égypte a été militaire et il semble avoir du mal à s'en détacher. Directeur des services de renseignements militaires (2010-2012), commandant en chef des Forces armées (2012-2014), ministre de la Défense sous Morsi... La poigne du soldat se ressent encore quatre ans après le début de son premier mandat même s'il a troqué son uniforme contre un costume sobre.
Musulman traditionaliste, le raïs de 63 ans se veut modernisateur. Pourtant, depuis l'automne 2017, le gouvernement s'est donné le défi de réduire au silence la communauté LGBT. En septembre 2017, des jeunes brandissent un drapeau arc-en-ciel lors d'un concert. S'en suit une chasse à l'homme. Selon l'Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR), une ONG locale, 57 personnes sont arrêtées entre le 19 septembre et le 2 octobre pour retrouver les individus concernés par le geste. Parmi eux, huit sont condamnés à des peines d'un à six ans d'emprisonnement.
Le président égyptien serre également la vis des médias. En février 2018, il déclare: «Vous êtes avec nous dans le combat pour l'Égypte». Hors de question alors de publier un article allant à l'encontre du discours officiel. Selon le classement 2017 de Reporters sans frontières, l'Egypte est en effet 161ème sur 180 pays en matière de liberté de la presse.
Seules les ONG tentent, avec beaucoup de mal, d'informer sur les réels résultats de la politique de Sissi. Le 24 mai 2017, al-Sissi promulgue une loi afin de réguler les activités des ONG. Le but: réduire les libertés de la société civile particulièrement pour les opposants. «Les révolutionnaires se désengagent de la vie publique car ils n'ont plus aucun espace sur la scène politique», explique David Khalfa, chercheur à l'Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE), contacté par Le Figaro.

Une ambiguïté religieuse

Président ambivalent, le Raïs tente d'apparaître ouvert concernant la religion. Lui-même très croyant, il prie cinq fois par jour et affiche fièrement la zebiba, la marque du tapis de prière sur le front. Issu d'un quartier où cohabitent chrétiens et musulmans, al-Sissi veut à tout prix débarrasser l'islam des islamistes.
L'une des missions qu'il s'est assignée alors qu'une nuit, lui vient une «vision»: celle d'Anouar el-Sadate, ancien chef de l'État assassiné, à qui il tient ces propos: «Moi aussi, je dirigerai l'Égypte», raconte-t-il au quotidien Al-Masry Al-Youm. «Al-Sissi est un musulman traditionaliste hostile aux Frères musulmans», souligne David Khalfa. Élu pour libérer le pays de l'influence de l'islamisme, le Président s'appuie sur l'aide d'imams réformateurs mais se heurte parfois aux réticences d'une partie de la population.
«Il faut savoir que les salafistes ont repris en main le travail d'islamisation par le bas (atteindre d'abord le peuple puis les institutions) des Frères musulmans», précise David Khalfa. «Le parti salafiste Al-Nour soutient le régime autoritaire d'al-Sissi, qui souhaite réformer la Constitution, est conscient qu'il aura besoin de partisans. Toutefois, al-Sissi est persuadé d'avoir le contrôle et que ces derniers n'ambitionnent pas de salafiser l'État», ajoute-t-il.
L'ancien militaire est par ailleurs très impliqué dans la lutte contre Daech. «40.000 soldats ont été envoyés dans le Sinaï et coopèrent de façon discrète avec Israël», rapporte le chercheur. Ce qui n'a pourtant pas empêché l'attentat à la voiture piégée qui a eu lieu le 24 mars à Alexandrie, tuant un policier et faisant quatre blessés. «Al-Sissi n'arrive pas à mettre un terme à la menace terroriste car sa stratégie est presque exclusivement militaire.
Son armée peut faire face à un défi conventionnel mais pas mais pas asymétrique comme l'est la menace djihadiste. Sissi a tardivement pris conscience de la nécessité de compléter cette approche sécuritaire en intégrant les populations marginalisées du Sinaï au développement social et économique», souligne David Khalfa.
Les forces de sécurité égyptiennes effectuent depuis plusieurs mois une vaste opération dans le Sinaï afin d'éliminer la rébellion islamiste. Cette offensive, qui comprend notamment des frappes aériennes, a restreint l'accès à la péninsule. Les habitants ont peur de quitter leur domicile et quasiment aucun votant ne s'est rendu aux urnes dans le Nord-Sinaï lundi. Une perte des votes qui ne fera qu'accentuer le taux d'abstention, seul enjeu de ces élections.

Les jeunes, désenchantés

Pour se rendre aux urnes, des électeurs racontent avoir reçu de l'argent, de la nourriture et d'autres avantages de la part du gouvernement. La campagne s'est déroulée dans un climat d'intimidations, d'arrestations et de pressions diverses pour décourager les plus sérieux rivaux d'al-Sissi. Personnage méfiant, le Raïs a découragé ses rares opposants à la présidentielle, convainquant même Ahmed Chafik, l'ancien premier ministre, de renoncer.
Le peuple égyptien, sans alternative, apparaît aujourd'hui résigné. D'autant plus que le bilan économique du premier mandat d'al-Sissi est très mitigé. «La livre égyptienne a perdu 50% de sa valeur et l'inflation était à 15% en février 2018. Même si elle a bénéficié d'une baisse tendancielle (30% en juin 2017), le prix du carburant, de l'eau ou des transports ne cesse d'augmenter et d'impacter les populations les plus fragiles», déplore David Khalfa.
Dans une telle atmosphère, la génération de la place Tahrir garde un goût amer, celui de l'échec d'une révolution avortée. Quant à la jeunesse (1/4 de la population a entre 18 et 29 ans) qui a grandi avec le slogan «Le pain, la liberté et la justice sociale», «elle s'est construite avec un espoir immense mais déçu» et semble se considérer aujourd'hui comme une génération sacrifiée.

À 16:30

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire