Les Etats-Unis ont dit mardi 12 décembre être prêts à entamer des discussionsavec
la Corée du Nord « sans condition
préalable », même s’ils restent déterminés à obtenir par tous les moyens, y
compris militaires, que Pyongyang renonce à l’arme nucléaire.
Au moment même où le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson
faisait cette annonce qui semble assouplir la position de Washington, le dirigeant nord-coréen Kim
Jong-un a lui alimenté la guerre des mots de ces derniers mois, en
faisant connaître son intention de faire de son pays « la puissance nucléaire et militaire la plus
forte au monde ».
« Ils ont bien
trop investi là-dedans »
Jusqu’ici, l’administration de Donald Trump avait toujours affirmé que
d’éventuelles futures négociations avec la Corée du Nord ne pourraient se tenir, à terme, qu’à condition d’avoir comme objectif la
dénucléarisation de la péninsule coréenne.
« Il n’est pas réaliste de dire “nous allons discuter avec vous seulement si vousvenez à la table des négociations prêts à abandonner votre programme” »nucléaire, a fait valoir mardi M. Tillerson lors d’une conférence à
Washington.
« Ils ont bien trop investi là-dedans », a-t-il estimé au sujet du développementde missiles
intercontinentaux et d’armes nucléaires par Pyongyang.
« Nous sommes
prêts à discuter dès que la Corée du Nord voudra discuter. Nous sommes prêts à
tenir une première réunion sans condition préalable. »
« Rencontrons-nous, parlons de la météo si vous voulez, ou
discutons pour savoir s’il faut une table carrée ou ronde si c’est ce qui vous
fait plaisir. Mais au moins voyons-nous face à face et ensuite on pourra commencer à établir une feuille de route de ce vers quoi nous voudrions
aller », a-t-il encore détaillé.
« Jusqu’à ce
que la première bombe soit lâchée »
Changement de stratégie ? Par le passé, le secrétaire
d’Etat s’est fait publiquement rabrouer par Donald Trump pour avoir évoqué l’existence de « canaux de
communication » pour « sonder » les
intentions de Kim Jong-un en vue d’un éventuel dialogue. « Il
perd son temps à négocier », avait tweeté début octobre le
président américain.
M. Tillerson a évoqué l’absence de condition préalable lors
d’une séance de questions-réponses. Dans son discours préparé à l’avance, il
n’y avait pas fait référence, mais il avait rappelé que l’objectif des
Etats-Unis restait bien d’obtenir, coûte que coûte, l’abandon « vérifiable » des
armes nucléaires par la Corée du Nord.
« Je vais poursuivre nos efforts diplomatiques jusqu’à ce que la première bombe
soit lâchée », a-t-il lancé, tout en se
disant « confiant » dans la réussite de la « campagne
de pression » internationale visant à sanctionner et isolerPyongyang.
« Une période
de calme »
« Si la Corée du Nord fait de mauvais choix, nous sommes
prêts militairement », a-t-il aussi prévenu. Donald Trump
a plusieurs fois menacé de « détruire totalement » le
pays en cas d’attaque de la part du régime de Kim Jong-un.
Selon le chef de la diplomatie américaine, si les Nord-Coréens
ne renoncent pas à leurs ambitions nucléaires, « ils risquent
de franchir un seuil à partirduquel nous, les diplomates, ne pourrons plus rien faire ». « Si nous franchissons ce seuil, j’aurais
échoué. Et je ne veux pas échouer », a insisté Rex Tillerson.
S’il n’y a
pas de condition préalable à un dialogue, et si « la
porte est ouverte », le secrétaire d’Etat a tout de même
rappelé, comme par le passé, que des discussions ne pourraient intervenir qu’après « une
période de calme ». « Ce serait difficile de parler si au
milieu de notre discussion vous décidez de testerun autre
engin », a-t-il dit à l’intention de Pyongyang, qui a tiré le 28 novembre son
dernier missile capable selon des experts d’atteindre le territoire continental
des Etats-Unis
Le Monde.fr avec AFP |
13.12.2017 à 01h39
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire