Le
président sud-coréen s'est dit favorable ce mercredi à l'organisation d'un
sommet, si celui-ci aboutit à des accords en vue d'une dénucléarisation.
Le réchauffement des relations diplomatiques entre les deux Coréesprend de l'ampleur. Le président sud-coréen Moon Jae-In
s'est montré ouvert ce mercredi à l'idée d'un sommet avec le Nord, au lendemain de discussions rares entre les deux
camps, la communauté internationale saluant la décision de Pyongyang de participer aux Jeux
olympiques.
Après deux années de montée des tensions sur la péninsule, en
raison de l'accélération des programmes nucléaire et balistique de
Pyongyang, la situation s'est brusquement apaisée depuis le Nouvel An. Des
représentants des deux camps se sont rencontrés mardi pour la première fois
depuis décembre 2015 lors d'une réunion au cours de laquelle la Corée du Nord
-qui avait boycotté en 1988 les jeux de Séoul- a accepté d'envoyer au Sud en
février une délégation pour les JO d'hiver de Pyeongchang (9 au 25
février).
"Ce
n'est que le début"
Le président sud-coréen Moon, qui avait été élu en mai en prônant
le dialogue, a de nouveau défendu l'option diplomatique pour régler l'un des
dossiers les plus épineux du globe. "Ce n'est que le début", a
déclaré mercredi lors d'une conférence de presse le président. "Hier,
c'était la première étape et je crois que c'est un bon début."
"Amener la Corée du Nord à des discussions sur la dénucléarisationsera la prochaine étape." Le chef de l'État s'est
dit prêt "n'importe quand" à un sommet avec la Corée du Nord, mais
"dans les bonnes conditions" "Ce ne sera pas une rencontre pour
le principe", a-t-il dit. "Pour qu'un sommet ait lieu, il faut que
les bonnes conditions soient réunies et que certains résultats soient
garantis". Le président sud-coréen a précisé que la dénucléarisation de la
péninsule était "la voie vers la paix et notre objectif", alors que
Pyongyang affirme être désormais en mesure de menacer l'ensemble du territoire continental américain avec ses armes
nucléaires.
"Le
Nord est venu dialoguer avant que les tensions ne s'aggravent"
Les États-Unis demandent de leur côté comme condition à leur
participation à des discussions que Pyongyang cesse les essaisles sanctions nucléaires. La Corée du Nord en a réalisé trois en deux ans.
"Nous n'avons aucune différence d'opinion avec les États-Unis", a
assuré le président Moon, qui a cependant rappelé que avaient pour
but de pousser le Nord à la négociation.
"Des sanctions et des pressions plus fortes pourraient
aggraver encore les tensions et provoquer des conflits armés accidentels",
a-t-il averti. "Mais heureusement, la Corée du Nord est venue dialoguer
avant que les tensions ne s'aggravent encore." Il a précisé que Séoul
n'envisageait pas pour l'instant d'assouplir ses mesures unilatérales contre le
Nord.
Les
JO, un pas vers l'ouverture
Dans un communiqué commun, le Nord et le Sud avaient annoncé à
l'issue des discussions de mardi que Pyongyang allait "envoyer une délégation du Comité olympique national, des athlètes, des pom-pom girls,
un groupe d'artistes, une équipe de démonstration de Taekwondo et un service de
presse" à Pyeongchang.
Ces annonces "marquent un grand pas en avant dans l'esprit
olympique", s'est félicité depuis Lausanne Thomas Bach, président du
Comité international olympique, dans un communiqué. Les États-Unis ont salué
les pourparlers entre les deux Corées, même si le département d'tat a précisé
qu'il serait vigilant sur le respect des sanctions "imposées par le
Conseil de sécurité de l'ONU".
"La participation nord-coréenne est une opportunité pour le
régime de voir l'intérêt de la fin de l'isolement international en procédant à
la dénucléarisation", a pour sa part déclaré la porte-parole de la Maison
Blanche, Sarah Sanders.
Séoul et Pyongyang ont par ailleurs convenu "d'abaisser la
tension militaire actuelle et de tenir des discussions militaires sur la
question". Les deux camps ont aussi décidé de rétablir une liaison
téléphonique militaire coupée en février 2016, afin d'améliorer la communication
entre les deux pays toujours techniquement en guerre.
Par LEXPRESS.fr avec AFP ,
publié le
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